
Par où commencer ?
Ok, allons-y méthodiquement.
L'EXTÉRIEUR:
Sans être vraiment laides, les lignes de la Impala ne sont pas vraiment belles non plus. Tout au plus pourrions-nous dire qu'elles ont un petit côté intemporel, dans le sens de: On s'en rappelle pas cinq secondes après l'avoir vue !
Les roues d'acier avec caps de roues en plastique donnent un petit cachet bon marché vraiment apprécié des amateurs de mauvais goût, et les quelques touches de plastique chromé renvoient l'éclat du soleil dans les yeux des autres conducteurs, aidant la voiture à passer encore plus inaperçue.
Par contre, rendons à César ce qui lui revient: la qualité de peinture est tout de même appréciable (etk, meilleure que sur ma Mazda).
L'INTÉRIEUR:
Le tableau de bord est d'une «drabitude» à faire damner un majordome de la reine d'Angleterre ! Tout est noir, noi, noir. Une grosse bande de faux bois à l'air plus plastique qu'un jouet fabriqué en Chine tente bien d'égayer l'ensemble, mais c'est peine perdue : au moins ça nous force à toujours regarder dehors. Les sièges sont confortables, comme une chaise de dentiste peut l'être. Oui, on a les ajustements électriques et le support lombaire, mais le volant seulement inclinable et la configuration même du véhicule rendent toute tentative d'obtenir un tant soit peu de confort infertile : on est toujours mal assis dans cet os*ie de char-là !
L'équipement de série est somme toute assez complet, mais les ajustements, comme ceux de la clim, sont déficients : on a toujours soit trop chaud, soit trop froid. Aussi bien ouvrir les fenêtres ou se chanter des chansons pour essayer d'oublier son inconfort. La finition est dans la moyenne, mais les portes émettent un vilain bruit de bas de gamme quand on les ferme. Au moins, on est prévenu qu'on n'est pas dans une Audi ! La visibilité est tout juste au-dessus du niveau «aveugle de naissance»: on voé rien, s'tie ! Au niveau des places arrière par contre, c'est sans doute le point fort de la Impala: mes trois gars étaient assis confortablement et je n'entendais pas de: «Eille, tasse ta jambe !». Ça paraît sur une run de deux heures !
MÉCANIQUE:
La Fucking Impala de ma femme est le modèle de base, muni de l'incroyable moteur de 3.5 litres de GM. Cet engin du futur produit la puissance inimaginable de 211 hp, de quoi vous propulser dans la stratosphère en moins de deux ans ! Sans blague, la puissance est tout de même adéquate, mais l'exécrable transmission automatique à 4 rapports vient saper toute tentative de sportivité du moteur : soit on appuie pas tout-à-fait assez et il ne se passe à peu près rien, soit on appuie trop fortement et on a l'impression que le moteur va vraiment s'envoler dans la statosphère ! Mais le char avance pas vraiment plus ! Bon, je fais peut-être preuve d'un peu de mauvaise volonté, parce que pour dépasser la voiture se débrouille somme toute assez bien... après un hoquet de surprise et une ou deux protestations sonores !
La direction hésite entre soporifique et abrutissante : sérieusement, j'ai jamais rien conduit d'aussi moche et endormant. Je crois même que la Windstar 1999 offrait un peu plus d'agrément, ce qui n'est pas peu dire, parce que l'image qui me vient en tête quand je pense au comportement de la Windstar représente un véhicule orange muni d'un panneau d'arrêt amovible...
Et que dire du comportement routier... Dire que je priais à chaque fois que j'empruntais une courbe serait un euphémisme: j'implorais littéralement les dieux de la physique de m'aider à guider ce bateau mollasson à travers les méandres de courbes peu prononcées et de rampes d'accès autoroutier. C'est mou, les pneus balloune crient à la moindre sollicitation, la direction est montée sur des bearings de chaise berçante Dutailier, et l'absence totale de support latéral des sièges rend toute manoeuvre déviant de la ligne droite hasardeuse.
Et pour couronner le tout, il me prend des maux de nuque affreux à chaque fois !
Alors voilà pourquoi je surnomme affectueusement la voiture de ma femme, la «Fucking Chevy Impala».
